Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

l'anniversaire

Publié le par Kolia

J'étais très pressé d'être à samedi, ce jour, parce qu'on fétait l'anniversaire d'une de mes meilleures amies, et que je savais qu'en dessert on aurait de la tarte aux noix de pécan.

 

 

En plus c'était une soirée à thême : soirée cowboy, yee-ah.

 

 

Je n'ai jamais fait de fêtes d'anniversaire costumées étant petit, et pourtant j'aurais adoré ça. Maintenant que je me contrefiche de me déguiser, je ne fais que ça. Je crois que ça veut dire que j'ai atteint l'âge d'assumer d'être ridicule en public.

 

 

On était un peu plus de vingt, je ne connaissais que la moitié des gens présents (et encore, je ne les avais croisés qu'une fois ou deux lors d'autres festivités post-adolescentes pour la plupart.)

 

 

 Je faisais des blagues pas drôles avec ma soeur, une copine à elle, Mathilde (qui était la soeur de la fille dont on fêtait l'anniversaire), toutes les deux habillées en cow-girls pour l'occasion, Marina et une autre amie, Jennifer. En fait j'ai passé toute la soirée avec elles, et j'ai pas arrêté de leur taxer des clopes (je jouais à fond mon rôle du cowboy Marlboro).

Il y avait deux tables, une table pour les gens en couple, une autre pour les célibataires (je ne sais pas si c'était fait exprès), et nous étions au bout de la seconde, contre une porte-fenêtre, et comme nous n'avions pas le droit de fumer à l'intérieur, nous pouvions quitter la table par là sans gêner personne. Enfin, je dis "sans gêner personne", mais à vrai dire on avait personne à gêner non plus. Toutes les personnes à notre table avaient rapidement migré autour de la table des couples. Plus tard dans la soirée, quand nous décidâmes d'aller voir ce qu'il y avait de si bien à là bas, ils sont tous retourné à table où nous nous trouvions. Parfois on pue, et on ne s'en rend pas compte.

Donc dès que l'une d'elles voulait ller fumer, on l'accompagnait. Se retrouver dans la brise vivifiante de la nuit n'était pas désagréable (sauf pour les filles qui sont naturellement plus frileuses que les hommes car elles s'épilent les jambes) et en plus cela nous permettait de ne plus entendre la musique qui passait en boucle depuis le début - une très vieille version de Numéro 1 Fête! Si vous faites une fête sans Numéro 1 Fête! c'est que vous êtes numéro 2.

Parfois d'autres gens qu'on ne connaissait pas venaient fumer dehors aussi. Comme nous n'avions rien à se dire et que le silence commençait à nous peser, Marina tenta de briser la glace en racontant une anecdote de boulot. Elle travaille comme vendeuse pour une grande chaine de parfumeries qui a un nom à consonnance lesbienne (enfin moi en tous cas c'est à ça que ça me fait penser.) Elle s'adressait à moi, mais suffisamment fort pour que tout le monde puisse se joindre à la conversation, et me disait qu'elle n'attirait que les clientes racistes et que ça commençait à lui courir sur le haricot. Je ne me rappelle plus très bien qu'elle était exactement l'histoire, mais c'était un truc du genre : une cliente ne veut pas de tel parfum parce qu'il n'y a que les asiatiques qui mettent ce genre de parfum et que ces gens là ils ne sont pas comme nous.

Et là, un des mecs qu'on ne connaissait pas, qui était venu avec le petit ami de la fille qui fêtait son anniversaire, prit la parole pour dire :

"Oh, c'est pas les pires les Asiatiques."

Moi je croyais qu'il jouait à être un gros con, alors je pris une voix de blaireau pour dire :

"Ouais, c'est les Portugais."

Ma soeur me fit une grimace car son petit copain est Portugais. Et le gars me répondit :

"Non, c'est pas les Portugais non plus."

Un de ses potes le regarda et dit à son tour :

"Ca non, c'est pas les pires."

Mathilde était partie depuis longtemps, ma soeur, Marina et moi nous nous sommes regardés avec les yeux écarquillés : "Ah merde ils plaisantent pas!" Personne n'a osé demander à ces deux types d'aller plus loin dans leur étude des pires de peur de crér un scandale et gâcher la surboum de notre copine.

On a vite fini nos clopes et on est rentré sans rien dire.

Par la suite on a essayé de se bourrer la gueule au Picon-bière, mais c'est trop dégueulasse, alors on a passé la soirée à regarder les gens du coin de l'oeil avec un air très suspicieux.

 

Commenter cet article