the wrestler
Ce qui est pratique avec un blog, c'est quand vous lisez "the wrestler", vous n'avez pas à m'entendre le prononcer.
Saletés d'anglo-saxons avec leur langue de tantouze.
Ceci dit, la langue anglais a bien des avantages.
Même si ils n'ont pas le mot "songe", par exemple, chose qu'ils nous envient (ce n'est pas moi qui le dit, c'est Terrence Stamp), ils ont quand même de jolies tournures de phrases. Je viens par
exemple de finir le livre "The Yiddish Policemen's Union" de Michael Chabon, sortit il y a peu sous le titre "Le Club des Detectives Yiddish", et même si j'en ai chié par moment car l'auteur
emploie de nombreux termes yiddish, il faut dire ce qui est : ce roman est un pur chef d'oeuvre. Drôle, prenant, intelligent, riche, incroyablement bien écrit, cela fait longtemps que je ne
m'étais pas autant emballé pour un bouquin (enfin, je dis ça, je suis en train de lire le dernier Mabanckou, l'homme le plus classe de France, de Monaco et de Corse, "Black Bazar, que je trouve
absolument formidable).
L'histoire est celle de Meyer Landsman, juif d'Alaska, qui enquête sur la mort d'un autre juif dans son hotel minable. En fait il n'y a que des juifs en Alaska. L'état d'Israel n'existe pas, et
les Etats-Unis ont refilé leur état tout froid aux juifs, après la guerre, pour une durée limitée, et le prêt touche à sa fin. Landsman, à deux mois de la fin de tout ce qu'il connait, se
décide à mener son enquête à son terme malgré l'interdiction de ses superieurs.
Bien évidemment l'histoire va aller bien plus loin que la simple enquête pour meurtre, et autant vous le dire, c'est tellement dingue que vous ne pourrez plus lacher ce livre. C'est bien simple,
si vous n'aimez pas ce livre, c'est que vous êtes un nazi pédo-zoophile.
Mais en fait au départ je voulais parler de The Wrestler, le dernier film de Darren Aronofsky, le réalisateur dont je n'ai pas compris le film Requiem For a Dream. J'ai cru que c'était une
comédie en le regardant, je me suis bien amusé. Je me rappelle que Claire, que je salue au passage, hey babe, m'a trop engueulé quand je lui ai dit ça : "Putain, mais comment t'as pu rire
devant ce film! Ca n'a rien de drôle!" Je reste sur mes positions : ce film est comique. Comment ne pas rire devant la grossiereté et la lourdeur des propos? "Hu, la télé aussi c'est une
drogue, hun, hun, je suis Darren Aronofsky!"
Je suis allé voir ce film sans trop de convictions, surtout parce que la bande-annonce montrait un plan fugace d'un catcheur que j'aime bien, R-Truth, un homme très impressionnant sur un
ring (même si il en fait des caisses dès qu'il se prend un coup, c'est très marrant de le voir rouler des yeux en ouvrant grand la bouche).
Et j'ai bien aimé. Il n'y a rien des très original dans l'histoire, qui est une sorte de Rocky inversé : on ne suit pas un homme vers son ascension, mais dans sa survie dans un milieu qu'il
n'arrive pas à lacher. L'homme est pathétique, complètement à la ramasse, vivant dans le passé, mais est sincère et touchant dans sa maladresse ou son besoin de continuer ce sport dangereux pour
sa santé (encore une fois, Rocky a déjà tout dit et tout fait).
Le film n'épargne pas quelques clichés, comme la fille qui deteste son père, ou encore la strip teaseuse au grand coeur, mais ces clichés ont leur utilité : si cette dernière est Cassidy la nuit,
le jour elle redevient Pam, une femme normale, alors que le catcheur, Ram, vit son rôle en permanence, jusqu'à refuser de se faire appeler par son vrai prénom. Mickey Rourke et sa gueule ravagée
sont très bons, réussissant à nous faire rire et nous émouvoir dans une même scène sans se forcer. Le film répond en plus à quelques questions que je me posais sur le milieu du catch, ce qui est
toujours bon à prendre. Quant à la mise en scène, elle suit la mouvance actuelle : caméra à l'épaule, gros grain d'image, aspect documentaire un peu crasseux. Moi, ça me va.
Prochain film : Gran Torino les poulets.