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T'as le look Coco

Publié le par Kolia

En ces temps superficiels et aux orientations sexuelles troubles où être original est le maître-mot de toute une génération de jeunes et de vieux qui veulent leur ressembler (qualle phrase introductive formidable! Elle était d'actualité il y a trente ans et le sera encore dans trente), quel est le meilleur moyen de paraître unique aux yeux de nos contemporains?

La façon de s'habiller bien sûr. Les habits reflètent la véritable personnalité d'une personne, c'est bien connu, ils révèlent le grain de folie qui anime un type (quand on est bien sapé et qu'on clame à qui veut l'entendre qu'on passe nos journées à faire des trucs de malade, comme des blagues téléphoniques, on est classe et cool), ou la tristesse et les pensées suicidaires qui habitent un autre et qui le maintiennent en vie (oui oui, malgré tout), ou encore l'appartenance à un groupe de personnes (quand on est à la mode, on s'habille comme ses copains).

Si on veut faire des catégories, ce qui fait partie de mes passe-temps favoris, on observe cinq groupes majoritaires auxquels se rattachent quelques groupuscules d'importance moindre.

Le premier, et j'en parle en premier parce qu'il faut bien commencer par quelque chose, n'allez pas croire que ce sont mes chouchous, ce sont ceux que les médias appellent de façon pratique mais inexact les "fashion victims." Les fashions victims sont au top de la mode, qui, en ce moment, est un revival putride de ce qui se faisait de pire dans les années 80. Ils portent souvent des jeans troués (attention : les fashion victims n'ont pas de temps à perdre à user leur pantalons, ils les paient plus chers déjà troués, ce qui fait que chacun à son froc usé de la même façon que son voisin - à ce propos je revend certains articles de mode m'ayant appartenus, me contacter sur ce site), des top (en langage mode, on ne dit pas un haut, mais un top) moulants à paillettes (même pour les hommes), des chaussures-trop-la-classe et des lunettes de soleil larges qui ne protègent pas du soleil. Pour donner une notre cohérente au tout, une coupe de cheveux très élaborée, qui va du placage de tifs vers l'arrière façon rital au n'importe quoi stylé. Les fashion victims sont très souvent méprisées par le reste de la population à cause de leur air hautain et de l'odeur d'argent qui se dégagent d'elles. Je connais un puceau qui porte sur lui l'équivalent d'un mois de mon salaire. Ca fait mal hein?

Le second groupe est plus problèmatique. Tout en lui prête à rire, mais ses membres se prennent très au sérieux : habillés comme des crétins daltoniens, il arborent avec fierté des survêtements aux couleurs unies et criardes, le tout assorti d'une casquette ou d'un bonnet péruvien. Peu ou pas originaux, ils s'inspirent essentiellement de leurs cousins afro-américains, qui eux ont de véritables problèmes liés à leur environnement et leur société. Ces personnages affirment leur individualité en affichant fièrement sur le torse la marque qu'ils aiment. Les sportifs en sont une sous-catégorie.

Le troisième groupe, ce sont les anarchistes. Les anarchistes refusent la société de consommation et le diktat de la mode et ne s'habillent qu'en vert kaki. Ils portent des t-shirt kakis, des sweat à capuches kakis (quelques excentriques en metent des noires, mais ils ne sont pas très bien vus par les autres), des pantalons kakis et des gros écrases-merdes récupérés dans un surplus militaire. quelque soit la saison, ils ont sur le dos un gros blouson à capuche, avec de la moumoute autour parfois. De temps en temps, sans raison particulière, ils enfilent un casquette, kakie elle aussi, et affublée de dessins et de piercing, pour peu que son propriétaire aie l'âme d'un artiste. Assortie à la casquette, un sac, toujouts kaki, avec plein de beaux messages pour la paix dans le monde, comme "Fuck Bush" et le désormais galvaudé "Peace and Love" (ce slogan a bien du vouloir dire quelque chose à une période, mais maintenant il me donne des envies de meurtre plutôt qu'autre chose). Les anarchistes n'aiment pas la mode, mais ils ont leur look propre, avec ce côté faussement négligé, mais n'espérez pas faire partie de leur clan si vous n'aimez pas le vert kaki. Les skateurs sont une branche de ce groupe, à ceci prêt qu'ils sont moins pénibles et qu'il y a de chouettes jeux vidéos sur eux.

Le quatrième peut se rapprocher des anarchistes, mais ne leur dîtes jamais ça : les gothiques. En fait il se rapproche du groupe précedent par son refus de la mode et de la société, mais à ça se rajoute un dégoût pour la musique commerciale qu'on nous assène à longueur de journée sur le poste de radio ou de télé, mais ça ne les empêche pas malgré tout de se précipiter pour acheter le best of de Marilyn Manson. Leurs apparats de prédilection sont les longs manteaux noirs, les grosses bottes cloutées, et le mascara. Si ils s'habillent comme ça, c'est parce qu'ils sont "dark" (ce n'est pas moi qui le dit, mais un collègue : il a toujours une grosse croix autour du cou, et il dit que c'est pas parce qu'il croit en Dieu mais parce qu'il est "dark" - Dieu doit se retourner dans sa tombe),qu'ils aiment les vampires et la sorcellerie, certains extrêmistes vont même jusqu'à adorer le Diable (ces couillons sataniques refusent par contre l'existence de Dieu : comment peut on croire au Diable sans croire en Dieu? Un mystère de plus à élucider). Une façon comme une autre d'exterioriser son mal de vivre après tout. Le mouvement grunge peut lui se rapprocher des gothiques dans ses pulsions morbides, mais aussi des anarchistes dans son côté "moi-j'en-n'ai-rien-à-battre-de-tout-d'abord."

Et enfin, le meilleur pour la fin, le groupe qu'on appelle celui des "gens normaux." Ils aiment porter des chemises à carreaux en coton boutonnées jusqu'au cou (parfois ils font des petites folies et s'offrent des liquettes en flannelle) qu'ils rentrent dans leurs pantalons coupe alumette (une coupe qui serre bien aux chevilles) qui tombent parfaitement sur leurs mocassins. Quand viennent les beaux jours, ils troquent leur chemise contre un polo et leur futal contre un short au dessus des genoux beige, et ils écoutent à fond Jean-Jacques Goldman, parce que ça c'est de la vraie musique, avec de belles paroles et des mélodies inoubliables.

Alors, bien sûr, comme toujours, il reste des irréductibles qui osent parader avec des chemises roses moulantes, des pantalons déchirés naturellement, des chaussettes avec des personnages Disney qui se plient en deux tellement ils se marrent AH AH AH, des slips bleus avec des étoiles oranges, des gens aux goûts incertains mais qu'on préfèrent suivre dans leur quotidien.

Merci à eux.

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R
En parlant de mes chaussettes "Ah Ah Ah " ( avec Dingo): je tiens à dire qu'elles ont finies à la poubelles, je les aies usées jusqu'à la corde.
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