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interlude : 2012

Publié le par Kolia



NOUS ETIONS PREVENUS.

Depuis le film de Laurent Baffie "Les Clefs de Bagnole" qui proclamait "n'y allez pas, c'est de la merde", aucune affiche n'avait autant dit la vérité.

2012 est bien le film spectaculairo-neuneu annoncé, j'étais prévenu.

En même temps, c'est un film de Roland Emmerich, je ne vais pas faire mon surpris : on commence à le connaitre. Avant d'aller le voir, on avait joué à deviner quels étaient les éléments, personnages et relations que nous allions voir pendant le film, et on ne s'est pas trompé : il y a bien le scientifique noir, il y a bien une amourette entre lui et une autre nana pas conne, il y a aussi le mec qui aime encore son ex-femme et qui a des problemes de communications avec un de ses deux enfants, et le désormais classique méchant cadre du gouvernement. On s'est trompés sur deux ou trois petites choses : on croit le scientifique dès le début (faut dire qu'il apporte des preuves en béton), et le soucis du mari et de l'ex-femme qu'il aime encore mais qui est avec un autre mec a trouvé une résolution assez inattendue.

Mais parlons du film sujet : le soleil envoie une nouvelle forme de neutrinos qui font fondre le coeur de la terre. Un scientifique indien appelle un copain noir-américain pour lui montrer les résultats, et ils sont accablants. Pour faire court, c'est la fin du monde, et c'est pour bientôt.

Voilà.

Mais y a un mec il ne veut pas mourir. Il ne veut pas que sa famille disparaisse, et c'est homme, je ne me rappelle plus de son nom, mais il est interprété par John Cusack. D'ailleurs, je n'ai retenu aucun noms, ce qui est un gros soucis dans le film : on ne s'attache pas du tout aux personnages, on se fout de ce qui leur arrive, et tout début de tension ou de suspens est gâché par un gag d'une autre époque ou une musique pompeuse qui annonce ce qui va venir. Je pense notamment à la scène où John Cusack va chercher sa famille en bagnole (il vient de comprendre que la terre va mourir), et en faisant demi-tour il esquinte la Porsche de nouvel amant de son ex-femme, Gordon (le seul dont je me rappelle le nom, mais c'est vraiment parce que ça m'a fait pitié de voir un personnage traité comme ça), qui lui lance un regard plein de désapprobation. GAG.

Puisque j'ai abordé ce qui ne va pas dans 2012, autant continuer : la longueur par exemple. 2h30, c'est trop long pour un film comme ça. Il y a trop de personnages, donc trop de situations qui ne seront qu'à peine développées, donc beaucoup de moments où on se fait vraiment chier car on ne peut pas s'attacher à un mec qu'on vient de voir et qui nous parle de son fils à qui il ne parle plus : on ne le connait pas ce mec, qu'est-ce qu'on en a à battre de son fils? Je suis venu voir des pays qui explosent, pas des vieux cons larmoyants.

Et les pays qui explosent, eh bien ils explosent mal : les effets spéciaux, réussis dans l'ensemble, ne sont pas terribles. C'est tellement grand spectacle que ça en fait forcément faux : quand tous les batiments tombent et explosent, il y a quelque chose qui ne va pas, c'est trop net, il n'y a pas de fumées, ça fait factice, aseptisé, sans corps humains qui pendouillent et qui tombent (bon, ça, ça arrive une fois), on dirait un jeu vidéo d'une autre époque qui veut montrer ce que la console a dans le ventre. Le pire, c'est quand on passe d'un plan large de destruction massive à un plan rapproché sur le capot de la voiture : ce n'est plus le même éclairage, on sent clairement le fond vert derrière et on imagine parfaitement le technicien avec son ventilo sur le côté qui balance des feuilles mortes.

Je vais faire l'impasse sur les incohérences scénaristiques car elles sont trop nombreuses, mais par contre vais parler du message un peu douteux du long métrage. Toutes les personnes qui sont sauvées (bah oui, vous ne croyiez quand même pas que nos gouvernements allaient rester là les bras croisés, ils ont fait construire des arches gigantesques en deux ans, et c'est bon, elles sont opérationnelles, "les chinois travaillent vite" comme le souligne un homme) le sont car elles ont payé un milliard d'euros. Si ça fait un peu tiquer le scientifique, qui trouve les chambres très grandes et très bien équipées et que franchement, on pourrait faire tenir dix personnes là-dedans, ça ne vas pas plus loin. Le monde de demain sera peuplé d'ex-riches qui ont payé pour leur survie, merde aux pauvres. Bon, il y a bien une pirouette scénaristique pour atténuer ça, mais bon, c'est trop tard. Je ne crois pas que ce soit volontaire de la part d'Emmerich : à l'image de son personnage principal, auteur de romans raté, c'est un naïf (pour ne pas dire niais).

Le plus dur dans ce film, c'était de me rappeler certains passages pour les expliquer à ma soeur et ma copine qui s'étaient endormies pendant certains passages clefs.

Commenter cet article
H
<br /> J'ai arrêté Emerich depuis le Jour d'après... Vous oublié une des clés de son cinéma : L'américanophilie à outrance (trop bons, trops forts).<br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Bah, vous vous êtes arrêté à son meilleur film. C'est vrai que je n'en ai pas parlé, alors que c'est présent, mais un peu moins que dans ses précédents.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Ha! Ha! ha! La dernière phrase me fait beaucoup rire! Merci!<br /> <br /> <br />
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K
<br /> Tu es vraiment bon public.<br /> <br /> <br />
N
<br /> Au début je croyais que l'annonce de ce flim était une blague.<br /> <br /> <br />
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K
<br /> Rolant Emmerich est toujours sérieux.<br /> <br /> <br />